Biographie : un jeu

Et si c’était à refaire ?
De
Max Frisch
Durée : 1h50
Mise en scène
Frédéric Bélier-Garcia
Avec
José Garcia, Isabelle carré, Jérôme Kircher, Ana Blagojevic, Ferdinand Régent-Chappey et Simon Froget-Legendre (piano)
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre Marigny
Carré Marigny
75008
Paris
01 86 47 72 77
Jusqu'au 17 mars. Mercredi au samedi à 20h, le dimanche à 15 h

Thème

  • Peut-on modifier le cours de sa vie ? La revivre ou la rejouer, tout ou partie ?
    Kurman (José Garcia) lutte contre sa vie. Il aimerait en modifier un geste, un mot … Et surtout rejouer la rencontre avec Antoinette, qui allait devenir le miracle et le cauchemar de son existence.
  • Car tel est le sujet : revenir dans le temps pour reprendre, corriger, faire d’autres choix, prendre d’autres voies.
  • Kurman va se battre, se débattre avec son passé, pour en explorer les autres possibilités et rêver à un improbable avenir différent. 

Points forts

  • Kurman est spécialiste du comportement, mais cela ne l’empêche pas d’être pas d’être un peu largué, à l’intérieur de sa propre existence. Il rue dans les brancards de sa mémoire, se cogne à son passé et se heurte aux êtres qui l’ont composé. Une petite boîte à musique avec sa ritournelle entêtante vient nous rappeler qu’on ne revient pas facilement en arrière.
  • Et pourtant il va essayer d’en changer la mélodie, en luttant contre le temps qui passe et la brutalité du passé. Et ça marche ; il revit la scène clé de son existence : sa rencontre avec Antoinette et le grand moment du basculement : à la fin d’un dîner, il est deux heures du matin. Elle allume une dernière cigarette avant de partir … ou de rester et de rentrer dans la vie de Kurman.
  • Et si c’était à refaire, quelle version de votre vie choisiriez-vous ? Tout au long de ces lignes de fuite et les perspectives qu’elles vous offrent s’alignent des sentiments, des souvenirs, des images. S’est construit un kaléidoscope de regrets et de bons souvenirs.
  • La mise en scène est nerveuse : autour du duo Karman / Antoinette, un personnage, sorte de metteur en scène, de juge ou de démiurge mène la danse avec ses assistants. Il est celui qui permet la réversibilité des événements et les orchestre.
  • Tous les rôles sont magnifiquement interprétés : José Garcia n’en fait jamais trop, et Isabelle Carré apporte une vraie consistance à son personnage de fille détachée et éthérée.
  • Tragédie ? Comédie ? Fable ? Biographie : un jeu l’est tour à tour, affaire de point de vue, d’un geste ou d’une façon de dire une réplique. Tout est emmêlé et ne semble pas, comme dans la vie, pouvoir être complètement défait.

Quelques réserves

Pas vraiment de réserves.

Encore un mot...

  • Smoking / No smoking … Le procédé rappelle le film d’Alain Resnais qui offrait à chaque tournant de la vie le choix entre deux possibilités, à charge à chacun de prendre le tournant qu’il a choisi.
  • Et qui n’a pas eu le sentiment, à un moment de sa vie, que deux scénarii s’offraient à lui et que son choix marquerait son existence à tout jamais ?

Une phrase

  • Kurman : « Biographie ! Je me refuse à croire que notre biographie, la mienne ou la vôtre, ou n’importe laquelle, ne puisse pas tourner autrement. Tout autrement. Il suffit que je me comporte différemment … Ne serait-ce qu’une seule fois … »
  • Antoinette : « À vrai dire, je voulais juste entendre une dernière fois votre vieille boîte à musique. Je suis fascinée par les boîtes à musique : ces personnages qui refont toujours les mêmes gestes, dès que ralentit le petit air … »

L'auteur

  • Max Frisch est né le 15 mars 1911 à Zurich. Il commence sa vie comme journaliste indépendant, puis reprend des études d’architecture et obtient son diplôme. Il écrit son premier, J’adore ce qui me brûle, en 1943 et sa première pièce, Santa Cruz, en 1944. Il exerce alors le double métier d’écrivain et d’architecte.
  • Il rencontre Berthold Brecht, qui marquera profondément sa vie et son œuvre. Il publie ensuite de nombreux pièces et romans et journaux, dont deux versions de Biographie : un jeu, en 1967 et 1984.

Commentaires

Nicole
sam 04/05/2024 - 19:05

Je me suis fermement ennuyée. J’ai même failli m’endormir, ce qui ne m’arrive jamais.
Très déçue car j’aime beaucoup I. Carré et J. Garcia. Comment ont-ils pu s’égarer ainsi.

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